de Alberto Julián Pérez
Reposent sur les étagères
les livres endormis
en attendant le lecteur
qui les réveille.
Quels auteurs en ont rêvés,
Dieu le sait,
il est l'Auteur de tout.
(Nous sommes aussi
dans son Livre.)
J'en prends un au hasard
et l'ouvre sur la table.
La lumière balsamique
illumine ses pages.
Son riche flux de mots et de sens
inonde mon esprit impatient.
Le volume mystériuex m'interpelle.
Je reçois, reconnaissant, son message.
Dans le meilleur style
d'une chanson interdite
se succèdent les rêves
enfermés dans ses pages.
Ses désirs renaissent
et me rejoignent.
Ouvre-toi Sésame,
que la lumière soit!
Dans les mots qui s’éveillent
toutes les directions convergent.
Ses phrases me rendent puissant.
Je vaincrai le destin.
Je m’empare du monde peu à peu.
Comme une fourmi, je lui vole son sens.
Je le lèche et le goûte comme un os.
La moelle du papier me nourrit.
La pensée traverse les pages.
Les images et les sons du langage
me fascinent. Ils chantent en moi,
ils m'ouvrent leur kaléidoscope.
Être ou ne pas être, là est la question.
Tout est Littérature
pour moi. Son univers vit.
Comme un moine,
je protège le grand trésor,
je suis son gardien,
son bibliothécaire, son poète.
Traduit par Michel Napolitano, avec l´auteur
El lector y la biblioteca
Descansan en los anaqueles
los libros dormidos
esperando al lector que los despierte.
Qué autores los soñaron Dios lo sabe,
él es el Autor de todo.
(También nosotros estamos en su Libro.)
Tomo uno al azar y lo abro sobre la mesa.
La luz balsámica ilumina sus páginas.
Su rico flujo de palabras y sentidos
inunda mi mente ávida.
El volumen, misterioso, me desafía.
Descifro, conmovido, su mensaje.
En el mejor estilo
de una canción prohibida
se suceden los sueños
encerrados en sus páginas.
Sus deseos renacen y me alcanzan
Ábrete sésamo, ¡qué la luz se haga!
En las palabras que despiertan
confluyen todos los rumbos.
Sus frases me hacen poderoso.
Venceré al destino.
Me adueño del mundo poco a poco.
Como hormiga le robo su sentido.
Lo lamo y lo gusto como un hueso.
La médula del papel me alimenta.
El pensamiento viaja por las páginas.
Las imágenes y sonidos del lenguaje
me embelesan. Cantan en mi oído,
me abren su caleidoscopio.
Ser o no ser, he ahí el problema.
Todo es literatura
para mí. Su universo vive.
Como monje custodio el gran tesoro,
soy su guardián, su bibliotecario, su poeta.
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