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lunes, 5 de noviembre de 2018

Le poète maudit



de Alberto Julián Pérez ©


                        I


Halluciné je remonte rue Florida,
fils de l´acide et du poison.

L'acide s'appelle la poésie,
le poison c'est la vie.

Toute la poésie rentre dans un poème.

Je traverse une avenue de fleurs,
la poésie m'éclaire.
Les fleurs de chair ont besoin de chair
parce qu'elles ont faim de vie.

Fruit de cette chair je suis
et de sa chair je me nourris,
sur cette île de la faim
où nous dévorons
et nous sommes dévorés.

Dans cette jungle de frères
nous avons faim.

Horreur de la faim.

Toute la poésie rentre dans un poème.

                       II

Dieu viendra nous chercher un jour
et nous donnera des morceaux
de sa propre chair.

Nous mangerons tous ensemble
le fils de l'homme
et ensuite nous boirons son sang.

Sa chair, fruit nécessaire,
et son sang, vin nouveau.

Toute la poésie rentre dans un poème.

                     III

Oh ville, ma ville,
aie pitié de tes orphelins.

Tout passe par notre bouche
et notre estomac
et s’en va à l’égout du monde.

Misère de la chair.

Dans notre vie criminelle
qui se souvient de l'amour
sinon pour dévorer les baisers.

Nous sommes en vie contre les autres
et toute la poésie rentre dans un poème.

Par ici, on n’arrive pas au paradis,
c´ est une avenue de l'enfer.


              Traduit par Charlotte Coing,
                           avec l´ auteur




El poeta maldito

                                    de Alberto Julián Pérez
           
                       I

Alucinado voy por Florida,
hijo del ácido y del veneno.

El ácido se llama poesía,
el veneno es la vida.

Toda la poesía cabe en un poema.

Por una Avenida de flores voy,
la poesía me ilumina.

Las flores de carne necesitan carne
porque tienen hambre de vida.

Fruto de esa carne soy
y de su carne me alimento
en esta isla del hambre
donde devoramos y nos devoran.

En esta selva de hermanos
padecemos hambre.

Horror del hambre.

Toda la poesía cabe en un poema.


                        II


Dios vendrá a buscarnos un día
y nos dará
un bocado de su propia carne.

Entre todos nos comeremos
al hijo del hombre
y luego beberemos su sangre.

Su carne, fruto necesario,
y su sangre, vino nuevo.

Toda la poesía cabe en un poema.


                 III

Oh ciudad, mi ciudad,
compadécete de tus huérfanos.

Todo pasa por nuestra boca
y nuestro estómago
y luego va a la cloaca del mundo.

Espanto de la carne.

En nuestra vida criminal
quién se acuerda del amor
si no para devorar los besos.

Estamos vivos contra los otros
y toda la poesía cabe en un poema.

Por aquí no se llega al Paraíso,
ésta es una Avenida del Infierno.







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