Par Alberto Julián Pérez
I
Je dis
Frères poètes
navigateurs des ténèbres,
porteurs de lampes à feu
qui éclaireront le chemin des anges
quand le ciel se ferme
et viens la dernière nuit,
mes frères, mes parents,
mes esclaves, mes maîtres,
mes morts favoris ,
nous tous enfants du même esprit
dont on ne connait pas vraiment le nom
et nous l'appelons poésie.
II
Je veux dire, je contredis.
Qui ne sent pas Dieu en lui-même
ne peut pas vivre dans la poésie,
qui ne se sait pas immortel n'est pas poète,
qui ne sent pas que la langue est l'origine
ne comprend pas la vie.
Qui ne s ́ aperçoit que la poésie est un manteau
dormira nu et seul dans le vide
abandonné des dieux.
Qui n'épouse pas la poésie
pleure inconsolable dans le ciel froid.
Le soleil regarde avec envie le poète.
III
Frères anges
a.
Je dis, je contredis
Les vérités ne sont pas éternelles,
comme une pièce changeante
le monde est en métamorphose.
b.
La poésie est un jeu.
L'homme est son propre dieu.
Les dieux sont descendus de l'Olympe.
c.
Le poète vit dans l'histoire.
Sans histoire, il n'y a pas de poésie.
d.
Il y a une poésie pour les réactionnaires.
Une autre pour les colonisés.
Une autre pour ceux qui cherchent Dieu.
Une autre pour ceux qui le craignent
et écrivent en prose.
e.
Le réel
Le surréel
La poésie
Ses contradictions
IV
Je joue
1.
Comment ne pas être moi
comment être mort
et continuer d'écrire
depuis l'ombres
2.
Je dis, je contredis
3.
La poésie cherche des poètes
et Dieu ses enfants
4.
Les livres sacrés
ont été écrits par les poètes
5.
La poésie est un acte involontaire.
La muse guide la main
du poète. Le poète
obéit à son appel.
6.
Qui est la muse ?
Marquez d'une croix :
la mort
l'éternité
le voisin du coin
ma mère
l'éditeur de Planeta.
7.
Erato, Calimnia, Calliope
mes mères
celui qui va mourir vous salue
V
Je pense
i.
Quand la parole du poète
s'est détachée de soi
la prose est née
et la littérature a commencé.
La Divinité a cessé d'être en elle.
Expulsés de Dieu
les poètes depuis parcourent la terre
et écrivent, éternellement,
un même poème sans fin.
ii.
La poésie, mortelle, pèlerine,
vivre dans la nostalgie constante
de sa propre divinité,
expulsée de l'Olympe
pour être trop humaine.
iii.
Je veux dire, je contredis.
L'homme est un projet inachevé.
La cruauté est commune
à tous les animaux.
Darwin croit en l'évolution.
Socrate cherche la vérité.
iv.
Poètes errants
mes frères
levez vous de la poussière
laissez que le jour vienne
la lumière éternelle
la poésie du soleil.
Laissez l'Autre entrer
laissez la passion arriver.
Quittez votre île
remplacez le verset par le dialogue
le monologue par la politique.
v.
Le moi souhaite une place
dans le monde
vi.
La vie
Le jeu
Nous poètes
perdu dans les ténèbres
cherchons dans les étoiles
l'immortalité de l'âme.
vii.
Que la lumière soit faite
et vive
la poésie du jour
la poésie de l'amour
la poésie du peuple
la poésie de demain.
viii.
La vérité
Le destin
La révolution
L'homme
Retour à soi
ix.
Je dis, je contredis.
Nous vivons dans un monde d'apparences.
Nous vivons dans un monde d'illusions.
2021
Traduit par Michel Napolitano avec l ́auteur.
LAS VERDADES DEL POETA
de Alberto Julián Pérez
I
Yo digo
Hermanos poetas
navegantes de las tinieblas,
portadores de las lámparas de fuego
que iluminarán el camino a los ángeles
cuando se cierre el cielo
y venga la última noche,
mis hermanos, mis padres,
mis esclavos, mis maestros,
mis muertos favoritos,
todos nosotros hijos del mismo espíritu
cuyo nombre no sabemos realmente
y le llamamos poesía.
II
Digo, contradigo.
Quien no siente a dios en sí
no puede vivir la poesía,
quien no se sabe inmortal
no es un poeta,
quien no siente que el lenguaje
es el origen
no comprende la vida.
Quien no entiende que la poesía es un manto
duerme desnudo y solo en el vacío
abandonado de los dioses.
Quien no se casa con la poesía
llora sin consuelo en el cielo frío.
El sol mira con envidia al poeta.
III.
Hermanos ángeles
a.
Digo, contradigo
las verdades no son eternas,
como una moneda cambiante
el mundo está en metamorfosis.
b.
La poesía es un juego.
El hombre es su propio dios.
Los dioses han bajado del Olimpo.
c.
El poeta vive en la historia.
Sin historia no hay poesía.
d.
Hay una poesía para los reaccionarios.
Otra para los colonizados.
Otra para los que buscan a dios.
Otra para los que le temen
y escriben en prosa. e.
Lo real
Lo surreal
La poesía
Sus contradicciones
IV
Yo juego
1.
Como no ser yo
como estar muerto
y seguir escribiendo desde las sombras
2.
Digo, contradigo
3.
La poesía busca a los poetas
y dios a sus hijos
4.
Los libros sagrados
fueron escritos por los poetas
5.
La poesía es un acto involuntario.
La musa guía la mano
del poeta. El poeta
obedece su llamado.
6.
¿Quién es la musa?
Marque con una cruz: la muerte,
la eternidad,
la vecina de la esquina, mi madre,
la editora de Planeta.
7.
Erato, Calimnia, Caliope
mis madres
el que va a morir os saluda
V
Yo pienso
i.
Cuando la palabra del poeta
se desprendió de sí
nació la prosa
y comenzó la literatura.
La divinidad dejó de ser en ella.
Expulsados de dios
los poetas desde entonces
vagan por la tierra
y escriben, eternamente,
un mismo poema interminable.
ii.
La poesía, mortal, peregrina,
vive en la constante nostalgia
de su propia divinidad,
expulsada del Olimpo
por ser demasiado humana.
iii.
Digo, contradigo.
El hombre es un proyecto inconcluso.
La crueldad es común a todos los animales.
Darwin cree en la evolución.
Sócrates busca la verdad.
iv.
Poetas errabundos
mis hermanos
levántense del polvo
dejen que venga el día
la luz eterna
la poesía del sol.
Dejen que entre el otro
que llegue la pasión.
Abandonen su isla
reemplacen el verso por el diálogo
el monólogo por la política.
v.
El yo desea un lugar en el mundo
vi.
La vida
El juego
Nosotros, los poetas,
perdidos en las tinieblas
buscamos en las estrellas
la inmortalidad del alma.
vii.
Que se haga la luz y viva
la poesía del día
la poesía del amor
la poesía del pueblo
la poesía del mañana.
viii.
La verdad
El destino
La revolución
El hombre
Vuelta a uno mismo
ix.
Yo digo, contradigo.
Vivimos en un mundo de apariencias.
Vivimos en un mundo de ilusiones.
2021
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