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lunes, 15 de mayo de 2023

Portique de naissance

 PORTICO DEL NACIMIENTO

                                                        d´Alberto Julián Pérez 

                                                    

Free at last!


Je suis mort hier.

Je suis dans la journée d'après.

Free, free at last !

Je suis libre,

J'ai une autre vie.

J'ai échappé à mon destin.

Le chien qui me mord les talons 

s ́est évanoui.

Je vis dans un nouvel 

espace imaginaire.

Appelle ça de la poésie. 

Appelle ça l'éternité.

C ́est animé par le même esprit : 

Dieu, la parole.

Au commencement était le verbe. 

Et il y avait de la lumière...


Free at last!


Yo me morí ayer.

Estoy en el día después.

Free, free at last!

Soy libre, tengo otra vida.

Escapé a mi destino.

El perro que me muerde los talones 

quedó atrás.

Habito un nuevo espacio imaginario.

Llámenle poesía, llámenle eternidad.

Lo alienta el mismo espíritu: Dios, la palabra.

En el principio era el verbo. Y se hizo la luz...


Le plaisir d ́être né


Le plaisir de naître 

dans un nid de temps.

Les colombes voltigent 

autour de moi.

J ́ai envie de leurs ailes.

A côté de moi

ma mère anesthésiée 

oublie sa douleur.

Elle a eu cette vie

qui l'a blessée 

dans son amour.

Aux yeux embués

elle prononce son verdict :

tu ne seras jamais heureux, 

tu es né à la mort.



El placer de nacer



El placer de nacer

en un nido de tiempo.

Aletean palomas a mi alrededor. 

Envidio sus alas.

Mi madre anestesiada 

para olvidar su dolor.

Tuvo aquella vida

que la lastimó en su amor.

Con ojos empañados 

dicta su sentencia:

ya nunca serás feliz, 

has nacido a la muerte.


Une passion consentie


Qu'est-ce que la vie 

sinon une passion

avec-sens, sans-sens,

un clin d'oeil à Dieu 

dans le vide

qui n'est pas suffisant 

pour la résurrection ?

Nous vivons malheureux 

avec notre destin.

Nous n'avons pas été

les plus grands.

Les héros célèbres 

sont les autres,

et nous,

les oubliés,

assis dans un café

au coucher du soleil,

voyons passer 

le cortège du monde 

sans comprendre,

comme quelqu’un 

qui regarde 

un film muet.



Una pasión consentida


¿Qué es la vida sino una pasión

con-sentido, sin-sentido,

un guiño hecho a Dios en el vacío

que no alcanza

para la resurrección?

Vivimos enojados con nuestro destino. 

No hemos sido los más grandes.

Son otros los héroes celebrados,

y nosotros, los olvidados,

sentados en un café

al atardecer,

vemos pasar la procesión del mundo 

sin comprender,

como quien mira 

una película muda.


La vie à nouveau


Je suis né sur un nuage 

rempli de fils d'or.

En les tirant

j ́étais sorti 

du labyrinthe du temps,

et j ́entrai

dans la vie illimitée

de l'esprit.

Comme un ange j'ai vu Dieu.

Nous nous sommes regardés 

intensément dans les yeux.

Je sentais qu'il m'aimait.

Puis, je me suis réveillé 

et c'était moi

passager de l'abîme 

perdu parmi les fleurs.

Adresse permanente : l'Espoir.


La vida de nuevo


Nací en una nube rellena con hilos de oro.

Tirando de ellos salía del laberinto del tiempo,

e ingresaba

en la vida ilimitada del espíritu.

Como un ángel veía a Dios.

Nos mirábamos intensamente a los ojos.

Sentía que me amaba.

Después despertaba y era yo

pasajero del abismo perdido entre las flores.

Dirección permanente: la Esperanza.


Lever du soleil


Ce pauvre corps condamné 

se lève à l'aube

assoiffé de lumière et de ciel ;

il se cherche

dans les miroirs, transparent,

et découvre l'Esprit : Ecce homo !

Voici l'homme.

Il y avait un autre 

meilleur que nous;

nous en avons besoin de lui... 

comme un fils

a besoin de son père

et le père de son fils.

Un jour

nous mériterons son pardon

et initierons 

une vie rayonnante.


Amanecer


Este pobre cuerpo condenado

se levanta al alba sediento de luz y de cielo;

se busca en los espejos, transparente,

y descubre al Espíritu: Ecce homo!

Ese es el hombre.

Hubo otro mejor que nosotros;

lo necesitamos... como un hijo 

necesita al padre, y el padre al hijo.

Algún día

mereceremos su perdón

e iniciaremos

una vida radiante.


L'adieu


Les mots d'adieu du fils,

les mots d'espoir du père,

les mots du désespoir 

du Christ,

sa douleur, sa plainte: 

Seigneur, pourquoi 

m'as-tu abandonné ?

Cachée dans l'humain 

et dans le divin

la misère,

et dans ses rêves

la douleur,

et dans la douleur la vie.

Le goût de l'humain... 

partir, l ́Amertume; 

le rencontre, la Douceur.

Dans la vie c ́est la mort,

et dans la mort l'esprit.

Les amoureux

sont un,

et, heureux, 

ils communient 

devant le buisson ardent, 

avant d'entrer

dans le désert.


El adiós


Las palabras de despedida del hijo,

las palabras de esperanza del padre,

las palabras de desesperación

de Cristo,

su dolor, su lamento:

¡Señor, por qué me has abandonado!

Oculto en lo humano y en lo divino,

la miseria,

y en sus sueños

el dolor,

y en el dolor la vida.

El sabor

de lo humano... la partida,

la amargura;

el reencuentro, la dulzura.

Y en la vida

la muerte,

y en la muerte el espíritu.

Los amantes

son uno,

y, dichosos, comulgan, 

frente al arbusto de fuego, 

antes de entrar

en el desierto.

                                        

                              Traduction française par Michel Napolitano

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